Faire semblant de télétravailler, tout un art !

Je me suis amusée à la lecture d’un article du Figaro emploi qui titre « 12 salariés licenciés pour avoir fait semblant de télétravailler ».

Cela se passe aux Etats-Unis, une douzaine de collaborateurs de la banque américaine Wells Fargo ont été licenciés car ils faisaient « semblant » de travailler pendant leur journée de télétravail selon le Financial Times. Mais d’après cet article, faire semblant de télétravailler relève d’un véritable art. Il ne suffit pas juste de laisser son ordinateur allumé, les collaborateurs concernés se sont organisés pour donner l’impression d’un travail actif en simulant une activité sur leur clavier. Clairement, les banques américaines ont sonné le glas du télétravail et incitent fortement le retour au bureau de leurs collaborateurs et avec un « flicage », une surveillance relativement légale tant que les employés en sont informés. De plus en plus d’entreprises utilisent des logiciels espions.

Je rebondis sur cet article car dans notre quotidien de cabinet de recrutement, nous sommes assez confrontés à cette problématique avec des candidats qui sont bien évidemment en poste et qui nous proposent systématiquement des entretiens lors de leur journée de télétravail. Il faut vivre avec son temps mais néanmoins cela me fait toujours sourire et cela laisse entendre que sur cette journée, ils peuvent consacrer du temps à des activités extra-professionnelles, comme passer un entretien de recrutement.

Autre fait notable, nous n’arrivons plus à recevoir nos candidats en entretien physique puisque cette journée de télétravail, idéale pour passer un entretien de recrutement, ne leur permet bien évidement pas de se déplacer au cabinet. Qu’il est loin le temps où nos candidats posaient une demi-journée de congé, puis après, une demi-journée de RTT pour venir à notre rencontre et passer du temps avec nous. Aujourd’hui, la majeure partie de nos entretiens se fait en visio. Heureusement, les techniques et la pratique nous permettent finalement de réaliser des entretiens dans des conditions plus que satisfaisantes et de ne pas se tromper sur les candidats que nous présentons.

Pour autant, nous pouvons parfois douter de la productivité du télétravail. Certains candidats affirment être plus productifs car ils sont moins dérangés et ne perdent pas de temps dans les transports. Toutefois, il est également évident que, pour d’autres, la journée de télétravail est une occasion de se détendre, de travailler à leur rythme sans s’impliquer pleinement, tout en gérant des priorités familiales ou personnelles.

Mais on peut aussi rétorquer, à juste titre, qu’en présentiel il y a également des collaborateurs qui travaillent beaucoup et d’autres nettement moins. J’ai moi-même connu un collègue qui passait ses journées à se promener avec son agenda dans les bureaux et ne commençait à travailler qu’à 17 heures, lorsqu’il réalisait que la journée touchait à sa fin. C’était à l’époque où nous utilisions encore des agendas papier… une autre époque !

Télétravail, gain ou perte de productivité ? Telle est la question !

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